Accréditation en Suisse : un parcours exigeant, mais stratégique

Accréditation en Suisse : un parcours exigeant, mais stratégique

Jeudi, Septembre 4, 2025

Obtenir l’accréditation n’est pas une simple formalité administrative. C’est une décision stratégique forte, par laquelle une entreprise intègre la qualité au cœur même de son fonctionnement. Ce processus, rigoureux et progressif, transforme durablement les équipes, les processus et la culture d’entreprise. Mais pour réussir, il faut anticiper, s’organiser… et surtout, ne pas sous-estimer la complexité du parcours.

💡 Rappel rapide : la certification atteste qu’un système, un produit ou un service est conforme à une norme (ex. ISO 9001). L’accréditation, elle, va plus loin : elle reconnaît par exemple officiellement la compétence technique d’un organisme à réaliser des essais ou des étalonnages selon la norme ISO/IEC 17025. Nous approfondirons cette différence dans un prochain article.

Les étapes clés du processus d’accréditation

Le chemin vers l’accréditation est structuré, mais exige une préparation minutieuse. Voici les grandes étapes à franchir :

Inscription auprès du Service d’accréditation suisse (SAS)

Tout commence par une demande officielle déposée auprès du SAS. Une fois le dossier examiné et accepté, un responsable d’évaluation vous contacte pour organiser une séance préliminaire. L’occasion de comprendre précisément les attentes, les délais et les coûts associés à la procédure.

Visite préliminaire sur site

Le responsable d’évaluation se rend dans vos locaux, accompagné d’un ou plusieurs experts techniques — souvent issus de METAS dans le domaine de la métrologie, ou d’autres institutions selon votre domaine. Leur mission ? Évaluer si vous avez déjà mis en place les bases d’un système qualité opérationnel : personnel formé, équipements adaptés, locaux conformes, procédures documentées.

Exemple : un laboratoire souhaitant accréditer ses mesures de température devra démontrer la traçabilité de ses capteurs, la compétence de ses techniciens et la fiabilité de ses méthodes.

Évaluation officielle

Si la visite préliminaire est concluante, une évaluation officielle est planifiée. Cette fois, l’examen est complet : tous les aspects du système qualité sont passés au crible selon la norme et le domaine visés. À l’issue de cette évaluation, le SAS émet un rapport détaillé, listant les non-conformités à corriger.

Clôture des non-conformités et validation interne

L’entreprise doit alors répondre point par point aux observations du SAS. Dès que toutes les exigences sont satisfaites, le dossier est soumis à une validation interne du SAS, avant la délivrance du certificat d’accréditation.

Du temps… pour de la qualité

Ce processus prend du temps — en moyenne deux ans entre la demande initiale et l’obtention du certificat. Mais ce délai n’est pas figé. Une entreprise bien accompagnée, avec les bonnes ressources mobilisées au bon moment, peut avancer rapidement.

✅ Conseil clé : Anticipez. Nommez un responsable qualité, formez vos équipes, documentez vos processus tôt. Plus vous serez prêts, plus le dialogue avec le SAS sera fluide.

Un certificat suisse, une reconnaissance mondiale

Bravo : vous venez d’obtenir votre accréditation ! Ce n’est pas qu’un papier — c’est une reconnaissance officielle par le SAS, par la Confédération suisse… et au-delà.

Grâce à l’Accréditation Européenne (EA), votre accréditation est reconnue dans 97 pays [1], auprès d’autant d’organismes nationaux. Fini les démarches multiples à l’international : un seul certificat suffit pour faire valoir votre compétence partout en Europe et bien au-delà.

La fin du début

L’accréditation n’est pas une ligne d’arrivée. C’est le début du premier cycle de 5 ans, ponctué de :

•            3 évaluations de surveillance,

•            1 évaluation de réaccréditation.

Votre système qualité doit non seulement être maintenu, mais continuellement amélioré. L’excellence n’est pas un état, c’est une trajectoire.

Prêt à franchir le pas ?

Accréditer son entreprise, c’est s’engager dans une démarche d’excellence. Ce n’est pas facile. Ce n’est pas rapide. Mais c’est l’un des meilleurs investissements qu’une organisation puisse faire pour sa crédibilité, sa compétitivité et son avenir.

🔔 Dans un prochain article, nous décrypterons la différence entre certification et accréditation — deux mots souvent confondus, mais aux enjeux bien distincts.

[1] European co-operation for Accreditation (EA) – https://www.european-accreditation.org

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